Stephen King, Les yeux du dragon

« La magie sait être l'expression des sagesses les plus hautes comme celles des plus terribles folies. » (Philippe Cavalier)

Quatrième de couverture :

L'ombre de Flagg plane depuis quatre siècles sur le royaume de Delain… Le jour où la silhouette du sinistre magicien se glisse derrière le trône du roi Roland, c'est en vue d'accomplir son noir dessein : assurer le triomphe du mal. La machination se met en marche, vénéneuse comme le poison. Mais c'est compter sans une antique maison de poupée, quelques milliers de serviettes de table, les yeux d'un vieux dragon empaillé et, bien sûr, le courage de ceux qui refusent la tyrannie. On sait que les contes de fées sont les premiers récits de terreur. En écrire un à l'intention de sa fille Naomi était donc pour Stephen King une sorte de retour aux sources.

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Avant toute chose, un petit mot sur Stephen King pour vous dire qu’il s’agit sans conteste de mon auteur préféré ! J’ai pratiquement lu tous ses livres et c’est à chaque fois un vrai bonheur de se plonger dans son univers. Ce que j’aime avec cet auteur, c’est que comme il le dit lui-même dans certains prologues, avec chaque livre c’est comme si il nous prenait par la main pour nous emmener dans une nouvelle aventure en espérant que ça nous plaira. De plus, ce que j’apprécie énormément, c’est qu’il ne nous oublie jamais, nous lecteurs, dans ses remerciements. Ça paraît peut-être idiot, mais ça m’énerve moi ces auteurs qui font tant que de faire une partie remerciements et qui oublient systématiquement de remercier leurs lecteurs – et là je parle bien évidemment des auteurs dont ce n’est pas le premier roman, car dans ce cas je me doute bien qu’ils n’ont pas encore de lecteurs à remercier. S’ils en sont là, c’est quand même bien en grande partie grâce à nous, non ? Bref, fermons ici cette parenthèse. ^^

Pour ce qui est de la genèse de ce livre, il paraîtrait que King l’ai écrit alors que sa fille avait 13 ans, se rendant soudainement compte que jamais il n’avait eu l’occasion de lui lire une de ses histoires, celles-ci n’étant – on le lui concèdera volontiers – pas adaptées aux enfants. Il a donc écrit Les yeux du dragon afin de pouvoir y remédier et nous offre ainsi un conte destiné aux enfants comme aux adultes.

J’ai beaucoup aimé la narration en elle-même, avec ce narrateur externe qui, si il n’est sans doute pas censé être King lui-même, y ressemble en tout point, et qui nous parle réellement tout au long du récit. En effet, il ne se contente pas de nous raconter l’histoire, mais il s’adresse régulièrement à nous afin de nous donner son opinion sur ce qu’il se passe dans le récit, ou pour nous dire d’être indulgent envers tel ou tel personnage. Ce qui m’amène à un deuxième point qui m’a beaucoup plu : le fait que, à part Randall Flagg, qui est l’éternel méchant – ou devrais-je dire le mal absolu – des livres de Stephen King et que nous retrouvons une fois de plus dans Les yeux du dragon, aucun des personnages n’est fondamentalement méchant. Si il leur arrive de mal agir, ce sont les circonstances qui en sont responsables. De même, s’il y a de la magie dans cette histoire, ce n’est que grâce à leur courage et à leur bon sens que nos héros vont arriver à venir à bout de Flagg.

En bref, Les yeux du dragon a vraiment tout d’un conte, avec ses rois, ses princes et son vilain magicien, mais version Stephen King, dont on sent bien la présence tout au long de la lecture. Avec ses chapitres courts, c’est très facile à lire – normal, puisqu’il doit pouvoir être lu par des enfants – et nul doute que cette histoire plaira tant aux adultes qu’aux enfants. L’occasion peut-être, si vous êtes comme moi, de leur faire découvrir l’univers de votre auteur préféré !

Stephen King, Les yeux du dragon (1984)
Pocket, 296 pages. Traduit de l'anglais par Evelyne Châtelain. 
Titre en V.O. : The Eyes of the Dragon.

En écoute: Iridescent _ Linkin Park