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Blog d'une Serial Reader
18 juillet 2011

Charlotte Brontë, Jane Eyre

sans_t10

« Je ne sais pas ce qui est beau, mais je sais ce que j’aime et je trouve ça amplement suffisant. » (Boris Vian)

Quatrième de couverture :

Jane Eyre est pauvre, orpheline, pas très jolie. Pourtant, grâce à sa seule force de caractère, et sans faillir à ses principes, elle parviendra à faire sa place dans la société rigide de l'Angleterre victorienne et à trouver l'amour... Une héroïne qui surmonte les épreuves sans perdre foie en son avenir, une intrigue où se succède mystères et coups de théâtre, une passion amoureuse qui défie tous les obstacles : le plaisir de lire Jane Eyre est toujours aussi vif. Comme elle, on veut croire que rien n'est écrit d'avance et que la vie réserve des bonheurs imprévus.

*****

Jane Eyre date de 1847 et aujourd’hui encore il est toujours autant lu et apprécié de part le monde. Et ça se comprend ! J’avais eu l’occasion de le lire quand j’étais petite, vu que les grands classiques sont souvent adaptés afin de pouvoir être lu par les enfants, et j’avais donc lu une version éditée chez Hemma dans la collection Livre Club Jeunesse. À l’époque, je ne l’avais pas spécialement apprécié plus que ça et n’en avais donc pas gardé un souvenir impérissable. Mais voilà, depuis je m’étais aperçue que c’était le livre préféré de pas mal de monde, et qu’au fond je n’avais même pas lu le « vrai » roman mais une version pour enfants, et ce il y a une éternité de cela. Il ne m’en pas fallu plus pour que je me précipite l’acheter à la Fnac, et j’ai terriblement bien fait ! La preuve une fois de plus qu’il y a un temps pour chaque livre : combien de fois cela ne m’est-il pas arrivé d’ouvrir un livre, de n’être absolument pas emballée puis, quelques temps plus tard, de le rouvrir et de le dévorer en me demandant quel avait été mon problème la première fois. La preuve aussi, peut-être, que si les classiques sont adaptés pour la jeunesse, ce qui est je pense une très bonne chose, il est bon de les relire une fois adulte afin d’en saisir toute l’essence.

En ce qui concerne Jane Eyre, l’impression que j’en avais gardé ne correspond en rien à ce que j’ai lu. Je crois qu’au fond, à l’âge que j’avais, je n’y avais rien compris. Tout ce que je voyais, c’était une jeune fille qui tombée amoureuse d’un « vieil homme » sans que je comprenne pourquoi, et cette histoire d’incendie après lequel Rochester devient aveugle ne m’avait pas du tout séduite. Mais aujourd’hui, je fais à présent partie des adeptes de ce livre et voit en lui, entre autre, une superbe histoire d’amour. La suite de cette critique révèle moult moments de l’intrigue, faites donc attention si ne vous ne connaissez pas l’histoire, mais je pense que la plupart d’entre vous savent déjà de quoi il s’agit.

Pour commencer, il y a l’enfance de Jane. Orpheline recueillie par sa tante uniquement car celle-ci l’avait promis à son mari, elle est traitée et élevée comme étant inférieure à ses cousins et cousines. Ceux-ci n’hésitent pas à la traiter comme telle et, bien sûr, ils ne sont jamais punis. N’en pouvant plus, Jane se rebelle et subit une punition démesurée, après quoi elle est envoyée dans un pensionnat, à son plus grand soulagement. Cette première partie est bouleversante, et il est épatant de voir le courage et la force de caractère de Jane.

Jane va passer six ans à Lowood en tant qu’élève et ensuite deux en tant qu’institutrice avant de passer une petite annonce afin de devenir préceptrice. C’est ainsi qu’elle va rentrer au service de Mr Rochester et que notre histoire d’amour va pouvoir commencer.

Et là, c’est sans doute la partie du livre que tout le monde retient et préfère. Ce que j’aime particulièrement, c’est que l’histoire d’amour entre Jane et Rochester est absolument sincère et se base sur des choses concrètes. Souvenez-vous, j’en avais déjà parlé ici, mais les histoires d’amour entre deux personnes qui tombent amoureuses au premier regard parce qu’elles sont jeunes et belles, ça ne prend pas avec moi. Et ici, heureusement, ça n’est pas le cas. Jane et Rochester ne sont pas beaux, ils le savent et ils ne se plaisent mutuellement pas – Rochester demande d’ailleurs à Jane si elle le trouve beau, ce à quoi elle lui répond que non. Mais voilà, ils vont apprendre à se connaître et ils vont peu à peu s’apprécier et s’aimer parce qu’ils sont semblables, ils se comprennent. Et dans une société où les apparences comptent, où il serait bon pour Rochester de se marier avec une belle jeune fille de bonne famille, et bien Rochester se fiche éperdument de tout cela et préfère épouser celle qu’il aime, même si celle si n’est pas belle et est de petite condition. D’ailleurs, maintenant qu’ils s’aiment, objectivement Jane et Rochester ne se trouvent toujours pas beaux, mais disons qu’ils ne se trouvent plus si laids – ne dit-on pas que la beauté est dans l’œil de celui qui regarde ? – et que de toute façon ils s’en fichent car ce n’est pas cela qui compte, tout comme ne compte pas leur différence d’âge.

Bien sûr, ce n’est pas si simple car Jane va apprendre que Rochester fut jadis obligé de se marier avec une femme qui s’est avérée être folle et qui se trouve être toujours en vie, recluse à Thornfield-Hall. Ils ne peuvent donc officiellement se marier, ce qui anéanti Jane qui refuse d’être la maîtresse de Rochester car sa conscience morale le lui interdit. Aussi dur que cela soit de laisser Rochester, Jane préfère quitter Thornfield-Hall. Ce passage montre bien à quel point Jane est remarquable, car en plus de son courage et de son indépendance, c’est une personne qui a des principes moraux et qui s’y tient même si c’est dur. Il serait dommage que les choses finissent si mal pour un si bon personnage, ce qui fait que Jane retrouvera Rochester après que Thornfield-Hall ait été ravagé par un incendie dans lequel périra l’épouse de Rochester et dans lequel celui-ci perdra la vue.

Le seul reproche que j’aurais à faire vis-à-vis de la fin, c’est que Jane, pendant son absence de Thornfield-Hall, sera rentrée en possession d’un héritage, et que Rochester retrouvera en partie la vue, ce qui est malgré tout un peu trop happy-endesque à mon goût. Cela n’enlève bien sûr rien à cette magnifique histoire qui est indéniablement un chef d’œuvre de la littérature anglaise.

*****

Quid de l'adaptation cinématographique ?220px-Jane_Eyre_Poster

Adaptation réalisée en 2011 par Cary Fukunaga, avec Mia Wasikowska, Michael Fassbender, Jamie Bell, Judi Dench, Sally Hawkins et Imogen Poots. Durée : 1h55.

Bande-annonce ici

Je n'ai pas encore eu l'occasion de la voir, mais je vous dirai évidemment ce que j'en pense dès que ça sera fait! En attendant, n'hésitez pas à me donnez votre avis sur le sujet!

Charlotte Brontë, Jane Eyre (1847)
Le Livre de Poche, 540 pages. Traduit de l'anglais par Charlotte Maurat. 
Titre en V.O. : Jane Eyre.

En écoute : Was it a dream ? _ 30 Seconds to Mars

 

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