Mikkel Birkegaard, La librairie des ombres

« Les livres peuvent se diviser en deux groupes : les livres du moment et les livres de toujours. » (John Ruskin)

Quatrième de couverture :

A Copenhague, Luca, propriétaire d'une librairie, décède brusquement. Son fils, Jon, avec qui il a rompu tout contact depuis vingt ans, en hérite. Il découvre alors que son père était à la tête d'une société secrète de lettore, des personnes dotées de pouvoirs exceptionnels permettant d'influencer la lecture des autres mais aussi de les manipuler jusqu'au meurtre. Très vite, l'évidence s'impose : la mort de Luca n'a rien de naturel. Y a-t-il un traître parmi les membres de cette mystérieuse communauté ? Déterminé à venger son père, Jon se lance dans une quête à haut risque, dans un monde où les livres ont le pouvoir de vie et de mort.

« Ça fait délicieusement peur et, désormais, il nous faudra montrer encore plus de respect pour les livres, sinon ils pourraient se venger. » Jean-Claude Perrier, Livre Hebdo

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Avez-vous déjà réfléchi aux différentes façons qu'ont les livres de s'imposer à vous ? En ce qui me concerne, ma liste a beau être longue comme le bras, j'arrive encore et toujours à faire des achats sur un coup de tête et a repartir avec des livres dont l'existence m'était encore inconnue en entrant dans le magasin – ainsi qu'avec d'autres titres à rajouter à la fameuse liste. C'est ce qui s'est passé avec La librairie des ombres. Avec un titre pareil et un tel résumé, il n'est pas étonnant que j'aie craqué, d'autant que c'était le dernier en rayon.

C'est avec un immense plaisir et surtout avec intérêt que j'ai découvert le monde des lettore, et je vous avoue que j'ai trouvé cette idée super ! *Attention spoilers* Imaginez un monde où certaines personnes, appelées émetteurs, ont un véritable don pour faire la lecture à voix haute, rendant les histoires passionnantes à écouter, mais étant aussi capable de vous influencer, vous faire changer d'avis, vous rallier à leur cause. Effrayant, non ? Mais pour moi le coup de génie, ce sont les récepteurs, qui forment la deuxième catégorie de lettore. Car les récepteurs entendent ce que les gens lisent. C'est très intéressant, d'une part parce que la lecture est quelque chose de personnel, voire même d'intime, et se dire que des gens sont capables d'entendre ce qu'on lit me semble assez dérangeant. D'autre part, ça doit être extrêmement dur pour les récepteurs car la lecture est partout : panneaux routiers, menus, horaires de train, enseignes... C'est presque aussi contraignant que d'entendre les pensées. En plus d'entendre ce que les autres lisent, les récepteurs sont aussi capables d'influer sur leur lecture, en les rendant plus ou moins attentifs, par exemple.

Un petit regret par rapport à ce livre - attention spoiler ! –, ce sont les aptitudes de Jon. Certes, il était évident que Jon était lui aussi un lettore, vu que son père et son grand-père en étaient – en plus, je ne pense pas qu'on lui aurait raconté quoi que ce soit à propos des lettore s'il n'en avait pas été un –, mais pourquoi a-t-il fallu qu'il ait comme par hasard des aptitudes particulièrement extraordinaires et puissantes ? Pourquoi nos héros doivent-ils toujours se révéler être des super-héros ?

Bon, j’avoue avoir été un chouïa déçue car le sujet était tellement prometteur que je m’attendais à quelque chose de plus grand et de plus sombre. La fin, également, ne m’a pas extrêmement convaincue. Toutefois, je pense que La librairie des ombres reste un bon roman que je conseille à tous les passionnés de lecture. Je crois que je ne verrais plus le fait de lire un livre dans un lieu public du même œil, désormais... ^^

Mikkel Birkegaard, La librairie des ombres (2007)
10/18, 507 pages. Traduit du danois par Inès Jorgensen. 
Titre en V.O. : Libri di Luca. 

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