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Blog d'une Serial Reader
9 octobre 2011

Camilla Läckberg, La Princesse des glaces

9782742775477« Persécuteur et persécuté sont identiques. L'un s'abuse en ne croyant pas avoir sa part de souffrance ; l'autre s'abuse en ne croyant pas participer à la culpabilité. » (Arthur Schopenhauer)

Quatrième de couverture :

Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d'une amie d'enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d'eau gelée. Impliquée malgré elle dans l'enquête (à moins qu'une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l'œuvre), Erica se convainc très vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Sur ce point - et sur beaucoup d'autres -, l'inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint. A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge clans les strates d'une petite société provinciale qu'elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d'autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d'un peintre clochard - autre mise en scène de suicide. Au-delà d'une maîtrise évidente des règles de l'enquête et de ses rebondissements, Camilla Läckberg sait à merveille croquer des personnages complexes et - tout à fait dans la ligne de créateurs comme Simenon ou Chabrol - disséquer une petite communauté dont la surface tranquille cache des eaux bien plus troubles qu'on ne le pense.

*****

Ah, La Princesse des glaces ! J'avais très envie de lire ce livre, d'autant plus que les avis à son sujet sont très divergents. D'après ce que j'avais pu lire le concernant, tout le monde s'accorde plus ou moins sur le fait que l'intrigue policière est bonne, mais certains la trouve gâchée par tout un tas de scènes soi-disant mièvres où Camilla Läckberg étale la vie privée de ses personnages, tandis que d'autres trouvent au contraire ces scènes bienvenues. Dans ces cas-là, je ne peux pas résister à l'envie de me faire ma propre idée. C'est à présent chose faite, et je vous annonce solennellement que je fais partie de la seconde catégorie !

Au fond, si je n'avais pas lu de critiques avant, je ne me serais fait aucune réflexion particulière à ce propos car je n'ai ni trouvé qu'il y avait des longueurs, ni que ça alourdissait l'intrigue de détails inutiles. Mais puisque mon attention a été attirée sur ces scènes, et bien je vais vous dire pourquoi je les apprécie. D'une part, j'aime beaucoup ça quand on rentre dans la vie des enquêteurs. Pour moi, une histoire où le flic est juste le flic, juste le gars qui enquête, c'est pas génial, parce que ces gens-là ont une vie en dehors, des sentiments, des petits soucis n'ayant rien à voir avec leur travail. Ce sont des êtres humains comme vous et moi, et certes ça ne fait sans doute pas avancer le schmilblick de savoir qu'ils se lamentent sur leurs petits bourrelets disgracieux, mais ça les rend profondément humains et sympathiques. Et personnellement, que l'héroïne ne soit pas une grande blonde à forte poitrine aux mensurations parfaites et avec zéro gramme de cellulite, mais une femme ordinaire plus ou moins obligée de suivre un régime si elle ne veut pas grossir, qui se plaint parce qu'elle a du ventre et qui a peur que l'homme avec qui elle s'apprête à sortir le remarque, ben moi ça me plait parce que ça me fait penser à moi, tout simplement. Quant au fait que le héros soit plutôt gourmand et s'inquiète également de son tour de taille, je trouve ça terriblement mignon. D'autre part, je pourrais comprendre que ce soit des détails ennuyeux si Erica et Patrik n'étaient les héros que d'un seul livre. Or, nous allons être amener à les revoir, et plus d'une fois. Ces détails servent à faire leur connaissance, parce qu'on va les retrouver et s'attacher à eux et à leur vie en parallèle avec les enquêtes qu'ils vont mener. Si on se fichait de leur vie, alors ça pourrait tout aussi bien être les mêmes enquêtes, mais avec des policiers/enquêteurs différents à chaque fois. Bref, vous m'avez comprise.

Outre ce débat, passionnant s'il en est, je suis entièrement d'accord pour dire que l'enquête policière est juste géniale ! Il y a du suspense jusqu'au bout, perso je n'avais rien deviné, et j'ai adoré le fait de gratter le vernis de ce petit village à priori sans histoire mais qui cache en fait de sordides affaires – encore et toujours ces apparences qui comptent plus que tout dans une petite société où tout le monde se connaît et ne se prive pas de juger les autres. Puis moi qui rêve d'aller en Suède, l'immersion totale dans ce petit village de pêcheurs m'a beaucoup plu. Tellement que j'ai décidé d'enchaîner directement avec Le Prédicateur.

Camilla Läckberg, La princesse des glaces (2003)
Actes Sud, 381 pages. Traduit du suédois par Lena Grumbach et Marc de Gouvernain. 
Titre en V.O. : Isprinsessan.

En écoute : Black balloon _ The Kills

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